Le calendrier Gaulois

Le seul calendrier gaulois dont on ait connaissance date du I° siècle av JC et a été trouvé en 1897 dans un champ aux environs de Coligny (Ain). Il est exposé au Musée Gallo romain de Lyon (colline de Fourvière). Ce calendrier est la plus longue inscription en langue gauloise qui nous soit parvenue. Gravé dans une plaque de bronze d'environ 1.5 m * 0.90 m, il n'est malheureusement pas complet mais les fragments permettent de le définir.
La plaque se compose d'un ensemble de mois, tous dénommés selon leurs noms gaulois, et répartis en cinq années.

Calendrier celtique de Coligny
No Java Support. L'applet ci-contre émule le fonctionnement du calendrier de Coligny.
Elle est construite en fonction du modèle qui me paraissait le plus probable. Ce modèle est décrit en détail dans le livre de Joseph Monard, "Histoire du calendrier Gaulois", ISBN 2-92616-01-8.

L’unité de base du calendrier gaulois est le " nycthémère  ", c’est à dire une nuit suivie d’une journée. Cette unité se disait " latis " (au pluriel "  lates "). Le changement de date avait lieu au coucher du soleil, et non à minuit comme dans le calendrier grégorien. Les lates ne portaient pas de nom propre mais il est quasi-certain qu'ils étaient nommés par adjectifs numériques ordinaux : Cintuxos, Alios, Tritios, Petuarios, Pempatos, Suextos, Sextamos, Oxtumetos, Noumetos, Decametos, Oinodecametos, Uodecametos, Tridecametos, Petrudecametos et Pempedecametos.

Les lates sont regroupés en demi-mois de 15 ou 14 lates. Une moitié à la lune décroissante (de la pleine lune à la nouvelle lune) et une moitié à la lune montante. Puisque la nouvelle lune est invisible à son exact moment astronomique, le premier demi-mois lunaire comprend toujours 15 lates. L’échéance de la nouvelle lune était dite " Atenoux ", par abréviation d’ atenouxtio (renouvellement) car le comptage des dates de la seconde moitié allait recommencer. Ainsi, le 16 du mois était daté I Atenoux et le 29 XIIII Atenoux.

Les mois lunaires ont une durée de 29 ou 30 lates, afin de tenir compte de la durée moyenne astronomique de la lunaison, soit 29,53058 jours. Les mois contenant un nombre pair de lates sont notés MAT ( abréviation de matos, complet) et les mois impairs ANM (abréviation de anmatos, défectueux). etLes mois commencent théoriquement au soir du lever de la Pleine lune (du moins par pleine lune, à moins d’une journée près de son moment astronomique maximum observable). Les mois lunaires sont les suivants :

MIDX :

Ce nom est sans doute une abréviation de Mins In DueiXtionu, c'est à dire mois en doublement. Mois embolismique à durée variable (29 ou 30 lates), en fonction de la pleine lune du mois suivant. Ce mois est inséré tous les 5 ans, en début de lustre quinquennal (sauf en cas d’omission trentenaire).

SAMONIOS :

Mois ordinaire à durée fixe de 30 lates.

DUMANNIOS :

Mois ordinaire à durée fixe de 29 lates.

RIUROS :

Mois ordinaire à durée fixe de 30 lates.

ANAGANTIONS :

Mois ordinaire à durée fixe de 29 lates.

OGRONIOS :

Mois ordinaire à durée fixe de 30 lates.

CUTIOS :

Mois ordinaire à durée fixe de 30 lates.

CIALLOSBUIS SONNOCINGOS :

Mois embolismique (dit Santaranoi minses), à durée variable (29 ou 30 lates), en fonction de la pleine lune du mois suivant. Ce mois est inséré tous les 5 ans, en milieu de lustre quinquennal.

GIAMONIOS :

Mois ordinaire à durée fixe de 29 lates.

SIMIVI SONNIOS :

Mois ordinaire à durée fixe de 30 lates.

EQUOS :

Mois ordinaire à durée variable (29 ou 30 lates) en fonction de la pleine lune du mois suivant. Il permet de fixer à la bonne date lunaire la fête de Lugos, fixée au I Elembiui.

ELEMBIVOS :

Mois ordinaire à durée fixe de 29 lates.

EDRINIOS :

Mois ordinaire à durée fixe de 30 lates.

CANTLOS:

Mois ordinaire à durée fixe de 29 lates.

Les années lunaires (Blidnes ou Diuoblidnes) comptent 12 ou 13 lunaisons. L'année commence le jour de la pleine lune qui suit l'équinoxe de printemps. Le changement d'année se fait le I SAMONI ou le I MIDX. L'année est divisée en deux périodes : la moitié sombre, dite GIIERMOROTLIO (cycle des pousses) et la moitié claire dite SEMOROTLIO (cycle des semences). Elle est également divisée en quatre saisons, comme le montre le tableau ci-après :

Demi-années Saisons Mois
Giiemorotlio Cengiamos



Giamos
MIDX
Samonios
Dumannios
Riuros
Anagantios
Ogronios
Cutios
Semorotlio Uesara



Samos
Ciallosbui Sonnocingos
Giamonios
Simiuisonios
Equos
Elembiuos
Edrenios
Cantlos

 

Les siècles trentenaires regroupent 30 années lunaires, soit 371 lunaisons, sauf ajustement avec un siècle à 372 lunaisons tous les 630 ans. Le cycle de 630 années se déroule ainsi :

Il existe au moins trois systèmes de datation d'inspiration druidique. Le premier se réclame d'une tradition bardique galloise fait remonter l’ère druidique en 2373 avant Jésus-Christ. L'année gauloise MMMMCCCLXIIII (4374) chevaucherait donc nos années 2000 et 2001. Ce système est celui qui parait le plus crédible et c'est donc lui que j'ai utilisé pour l'applet. Par contre, les cycles trentenaires et quinquennals ne semblent avoir débuté qu'en 855 avant Jésus-Christ, c'est à dire l'année gauloise MDLXVIIII (1569).

Le second système fait remonter l'ère druidique à la bataille de Mag Tured, aux alentours de 1870 avant Jésus-Christ.

Calendrier Gaulois de Coligny

Le troisième système est surtout évoqué par les néo-druidisants américains et commmence en 279 avant Jésus-Christ. Cette ère, dite de Belgios & Brennos se raccorde à des faits historiques mais semble être une création artificielle pour partir d'une datation fiable.

Un grand merci à Jean-Claude CARACO, pour l'aide qu'il a bien voulu m'apporter dans la réalisation de ce calendrier gaulois.